dimanche 27 juin 2010

Ça dérange

Plus ça va, plus je me rends compte que c'est difficile de côtoyer des gens qui n'ont pas d'enfants ou qui n'ont plus d'enfants (lire ici qu'ils ont eu des enfants mais que ceux-ci sont maintenant adultes). Nos réalités sont différentes, ce que l'on recherche aussi. Nos priorités ne sont pas les mêmes et clairement, notre vision des choses est très différente.

Est-ce que ça veut dire que lorsqu'on a des enfants, on est "condamnés" à ne côtoyer UNIQUEMENT des gens qui en ont aussi afin de passer un moment agréable? Depuis les 5 dernières années, je me disais que ce n'était pas nécessairement le cas mais depuis les derniers mois, voir la dernière année, je suis convaincue que oui.

Bon, quand on en ammène juste une des trois ou même deux, c'est moins pire, mais quand on a le trio complet, c'est une autre histoire... Plus on a d'enfants, plus ça dérange (ça va être quoi quand on en aura 4?). Ça semble même déranger les gens qu'on ne s'attends pas à déranger?! La logistique pour les repas, le vas et viens, "l'entertainment", les regards, les horaires, les allergies, la routine, la discipline, les couches, les biberons, les suces, les doudous et tout le tralala, c'est dérangeant.

Ça me désole. Maintenant que j'ai ma famille, il y a des gens que je vois moins souvent. Il y a des gens que je ne vois plus du tout. Maintenant que j'ai ma famille, il y a beaucoup gens avec qui c'est moins agréable. Maintenant que j'ai ma famille, j'ai l'impression qu'on dérange; et bien honnêtement, je ne crois pas avoir trois enfants mal élevés. J'ai un trio de petits anges cornus oui, ce sont trois petites poulettes de moins de 5 ans. Ce sont des enfants, mais plus souvent qu'autrement, ce sont des enfants qui dérangent de par leur curiosité, de par leur recherche d'attention ou de par leur énergie.

Je suis sans doute idéaliste d'avoir pensé que je pourrais avoir ma famille et qu'en même temps, je pourrais côtoyer les gens que j'aime depuis longtemps, avec qui je passais du bon temps, avec qui j'avais du plaisir... De penser que ces gens que je croyais compréhensifs, ne le soient pas autant que je l'aurais cru. De penser que d'avoir des enfants, c'est un cheminement, un choix de vie "normal" à mon âge. Certes, ces gens son conscients que c'est un CHOIX et s'efforcent de me rappeler que ce choix, il ne l'ont pas fait ou qu'ils sont rendus ailleurs... Et puis c'est une chose de faire UN choix, mais quand on est rendu à DEUX ou à TROIS choix, c'est autre chose.

Maintenant, parce que je suis, semble-t-il, idéaliste, je m'expose à certains sentiments auxquels je ne m'étais pas attendue. C'est désagréable de se sentir mis de côté. C'est triste de se sentir de trop, surtout quand ce sentiment apparaît à un endroit où on ne s'y serais JAMAIS attendu. Et il y a un sentiment sur lequel j'ai de la difficulté à mettre un nom, celui qui m'envahis quand j'ai l'impression d'être un fardeau pour les gens que je cotoie, ce sentiment d'être là parce que selon les "règles non écrites", ça ne se faisait pas vraiment de ne pas nous inviter mais que finalement, on aurait aimé mieux passer une soirée agréable sans tous ces désagréments que sont une famille avec trois enfants en bas âge. L'idéaliste en moi en prends un coup et doit se resaisir pour réaliser que la vie change et que ce n'est pas toujours possible de combiner les enfants et les relations entres adultes.

Mais d'un autre côté, maintenant que j'ai ma famille, j'ai de nouveaux amis, qui eux aussi ont une famille. Qu'elle soit nombreuse ou moins, que nous ayons le même âge ou non, que nos enfants aient le même âge ou non, on se côtoie, on se comprends, on se respecte et on s'aide. Alors pour les prochaines années, je vais profiter de vous mes nouveaux amis. Je vais passer du bon temps avec vous et vos enfants. Je vais profiter du fait qu'avec vous, je suis à l'aise et que je me sente à ma place! Je vais vivre ma vie de "famille" avec d'autres familles, c'est tout ce que je peux faire pour l'instant. Passer des moments agréables, avec des gens agréables!
Je vous aime mes ami(e)s et vos enfants aussi!

J'ai quand même un pincement au coeur de savoir que mes enfants dérangent.

Ça ME dérange.

Ça me rend triste.

mardi 15 juin 2010

Etre ou ne pas être... faite pour ça?

Y'a des jours où je me demande si je suis vraiment faite pour être une mère... Ça doit pas. Des journées, comme récemment, je me le demande sérieusement. J'ai une impression (qui est peut-être plus une réalité) d'incompétence maternelle.

J'envie celles qui sont toujours souriantes. Jamais fâchées. J'envie aussi celles qui ont des enfants qui écoutent tout le temps. Qui n'ont pas à faire de la discipline en continu. J'envie celles qui peuvent tout faire (ménage, lavage, vaiselle, repas) tout en étant disponible, patiente et parfaite avec leurs enfants. Moi, je suis rien de ça. J'envie aussi celles qui sont capable de faire toutes leurs journées seules sans les papas, qui n'ont pas l'impression de tout faire seule et qui se disent que ça fait partie de la vie... Parce que moi je vois pas ça comme ça.

Moi, je ne suis pas toujours souriante... Je suis fâchée des fois... J'ai un trio qui fait des folies alors je discipline pour éviter l'anarchie... Je suis incapable de faire le ménage, le lavage, la vaisselle, les repas et être heureuse de ça... Ma patience semble avoir une limite... Je suis loin de la perfection... Et puis ça me dérange que papa ne soit pas présent. Ça me dérange pour moi, ça me dérange pour le trio, bref, ça me dérange point. Le trio je l'ai pas fait toute seule et je vois mal pour quelle raison je devrais être seule à m'en occuper dans l'optique où je ne suis pas monoparentale. Mais bon, ça c'est moi...

Être ou ne pas être... faite pour être mère?? Plus j'y pense, plus je me dis que non... Mais c'est fait maintenant...

lundi 7 juin 2010

Deux syllabes

Ce n'est plus un secret pour personne, c'est difficile pour moi les congés de maternité... Manque de valorisation, besoin de sortir, d'entretenir des conversations, de faire autre chose que du ménage, du lavage et changer des couches, bref j'ai besoin de travailler! Qu'à cela ne tienne, mon retour approche...

Mais depuis quelques jours, voir une semaine, un petit baume s'applique sur mon petit coeur un tantinet déprimé. Deux petite syllabes, prononcées par une petite sauterelle: MA-MAN.

Du haut de ses huit mois et 3 semaines, sauterelle me regarde et dit: MAMAN! Quelle joie! Quelle chaleur qui s'installe dans mon coeur à chaque fois! Quel sourire inonde mon visage après avoir entendu deux banales syllabes!

Maman t'aime ma sauterelle! xxx